Cam
Ce travail explore le paysage spirituel du Cambodge et la manière dont la croyance aux esprits se mêle au bouddhisme et fait partie de la vie quotidienne. La démarche a consisté à placer au soleil pendant plusieurs jours sur des feuilles de papier des objets appartenant à l’autel des esprits. Le résultat est une trace blanche laissée par ces objets, une empreinte sur un papier dont ce qui reste vide devient jaunâtre sous les effets de la lumière. Les usages du mot « Cam » en khmer contemporain présentent un lien avec la mémoire, entre absence et présence. Ainsi le titre de l’œuvre fait allusion à la mémoire, à la trace fugitive de ces objets.
Des notes prises autour de cette démarche lors du séjour au Cambodge à propos du système religieux sont réunies dans un livre. Ces textes évoquent également la question des traces et des signes du monde des esprits dans le paysage.
Un deuxième volet du travail est constitué de dessins de fleurs de lotus, une tentative de rappeler un moment spécifique à travers la répétition d’un dessin. Cette démarche renvoie au symbole du lotus dans le bouddhisme, et traduit plus particulièrement l’image gardée en mémoire d’un lotus trouvé à Phnom Penh en 2017.
Florencia Hisi, Cam, Centre Bophana, Phnom Penh, 2019