Cet atelier vise à initier une réflexion sur le décalage entre le quotidien contemporain et les pans douloureux de la mémoire cambodgienne, notamment l’histoire des Khmers rouges, en proposant aux étudiants de produire des images réunissant deux médiums, la photographie et le dessin ou la photographie et la peinture. La photographie permet de conserver automatiquement des vues contemporaines et donne l’illusion d’être ramené devant les paysages d’origine. A l’inverse, l’imitation de la réalité avec des outils graphiques nécessite une interprétation car l’échelle corporelle de la perception visuelle de l’artiste est projetée sur la toile. Selon Merleau-Ponty, les objets perceptifs ont un horizon interne dans la chair et un horizon externe dans le monde extérieur. En invitant les élèves à raconter une histoire qui les rattache au passé, peut-être héritée de leurs parents ou grands-parents, cet atelier souhaite qu’ils expriment cette intensité émotionnelle à travers une recherche de nouvelles formes, de nouvelles textures graphiques. Comment mêler les formes mécaniques de la photographie à l’énergie du pinceau ? Quelles solutions trouveraient-ils pour créer un ensemble harmonisé ? Quelles seraient les situations où ils souhaiteraient choisir de laisser apparaître les frontières entre photographie et peinture/dessin ?